LIVING IN A PAINTING CIA PARIS

,

Cité Internationale des Arts de PARIS (PARIS)

02.11.2018 - 11.11.2018

Lily Robert présente Maya Rochat (1985) et invite pour l'occasion Cyril Porchet (1984) à investir les espaces d'exposition de la Cité internationale des arts du 2 au 11 novembre 2018.

Accompagnée de ces deux artistes, la galerie souhaite mettre en lumière le statut éminemment transversal de la photographie et la diversité des pratiques liées à l'image avec une approche radicalement ciblée. Dans le sillage de cette réflexion sur une pratique qui s'exerce sur une multitude de supports et de dimensions, Lily Robert donne la parole à Maya Rochat et Cyril Porchet, deux artistes qui ont fait du travail de l'image leur champ d'expérimentation.

Tous deux diplômés de l'ECAL, ils exposent leur approche du champ photographique à travers leurs ateliers et leurs recherches picturales : des installations ouvertes et puissantes où la lumière devient peinture, peinture négative, papier toilé, etc.

Maya Rochat a la capacité d'emmener son visiteur dans les fouilles d'une pratique photographique complète, tridimensionnelle et expérimentale. Initié il y a plusieurs années, le cycle Living in a Painting se développe de manière organique, en fonction des lieux que l'artiste visite et des institutions auxquelles elle est invitée. Comme elle a pu le faire au Musée d'art moderne et contemporain de Toulouse - Les Abattoirs et à la Tate Modern de Londres, elle réalise des projections de peinture en direct sur ses propres images. Ces créations convoquent, dans un bain de couleurs psychédéliques sanglantes, une multitude de médiums : photographie, peinture, vidéo, etc. Avec ce cycle - confrontant les images à leur matérialité et à celle du monde - Maya Rochat crée un langage visuel de contamination qui nous parle autant de la psychophrénie du flux continu d'images que de la réminiscence à percevoir dans l'abstraction. En intervenant plusieurs fois sur les images qu'elle superpose, Maya Rochat construit un monde de rêverie qui s'amuse de la frénésie de leur circulation en s'arrêtant sur des fragments devenus iconiques.

Pour The Shape of Light : 100 Years of Photography and Abstract Art - la dernière exposition de Simon Baker à la Tate Modern (aujourd'hui directeur de la Maison européenne de la photographie à Paris) - Maya Rochat a développé dans l'espace une forme de photographie expérientielle. C'est à l'occasion de cette exposition qu'elle a organisé Living in a Painting, une performance visuelle et sonore qu'elle a réalisée avec l'artiste Buvette. Dans un vaste espace, les images sont suspendues du plafond au sol, comme des bannières. À l'aide d'un rétroprojecteur, l'artiste manipule des photographies - réservoirs d'une réalité - de paysages minéraux, désertiques, argileux et pollués.... En appliquant un liquide sur la surface transparente et lumineuse du projecteur, les images sont activées ; une abstraction suintante et iconoclaste qui évoque la chimie de la destruction.

Soutenue par la Lily Robert Gallery et dans le prolongement de son projet à la Tate, Maya Rochat travaille à la Cité internationale des arts pour combiner à nouveau les médias. Cette œuvre multimédia et performative prendra ensuite tout son sens lors d'un mois entier dédié à la photographie à Paris. Le vendredi 9 novembre 2018, une performance en direct avec Buvette aura lieu à la Cité internationale des arts.

Diplômé de l'ECAL à Lausanne (Suisse) et exposé dans différents musées et galeries (dont la Maison européenne de la photographie à Paris et le Museum für Gestaltung à Zurich), Cyril Porchet s'ouvre à l'expérimentation et dévoile pour cette exposition un nouveau chapitre de son travail. Recyclant entre autres les négatifs de sa série sur les églises baroques (Vertigo, 20011-2012), il aborde l'image avec une idée de reconversion. Actuellement en résidence à la Cité internationale des arts, il développe un projet de recherche sur le médium photographique à partir d'images offensives de plafonds abondamment ornés. Prenant une dimension plus sculpturale, il crée des images photographiques sans appareil et révèle les rouages d'un protocole qui laisse une grande place au hasard. Pour ce faire, Cyril Porchet s'enferme dans une chambre noire et soumet le papier photosensible à plusieurs formes d'accidents chimiques, de contorsions ou de projections lumineuses. Ainsi, dans une relecture autarcique, l'artiste subjugue son propre travail et engage une nouvelle perception de la photographie en tant que matrice et matière.